Comment entretenir votre toit vert résidentiel et l’utiliser pour soutenir l’environnement
Table des matières :
- Usage des toits verts
- Comment bien entretenir un toit vert
- Quel degré d’entretien un toit vert exige-t-il?
- À quelle fréquence doit-on arroser un toit vert?
- Les organismes nuisibles affectent-ils les toits verts?
- Comment protéger un toit vert pendant l’hiver?
- Comment restaurer un massif d’orpins sur un toit vert?
- Un toit vert a-t-il souvent besoin de réparations?
Les propriétaires qui s’intéressent aux toits verts se demandent souvent comment ils pourraient utiliser ce nouvel espace vert. Peut-on y faire pousser des légumes, y installer une ruche ou en récupérer l’eau de pluie? Et qu’en est-il de l’entretien d’un toit vert? L’entretien que nécessite un toit vert excède-t-il sa valeur à vos yeux? Nous avons rencontré Don Shaw, le directeur des affaires techniques et industrielles chez IKO, pour trouver des réponses à vos questions.
Usage des toits verts
Bon nombre de propriétaires d’un toit vert ont fait ce choix pour des raisons écologiques. Ils veulent donc en tirer les plus grands bénéfices environnementaux possible. Mieux vaut faire équipe avec un fournisseur de toits verts capable de concevoir et d’installer une toiture qui vous permettra d’atteindre vos objectifs. De nombreuses fonctionnalités ne peuvent être ajoutées à un toit déjà installé puisqu’elles dépendent de la profondeur de celui-ci.
Avant d’installer un toit vert sur votre maison, il vous faut prendre en compte le poids du terreau, des plantes et de l’humidité qui s’y accumulera, surtout si vous habitez une région sujette aux accumulations de neige. Pour ce faire, consultez un concepteur de toits verts professionnel et un ingénieur en structure.
1. Comment les toits verts aident-ils l’environnement?
Les toits écologiques combinent de nombreuses caractéristiques qui favorisent la santé de l’environnement et la biodiversité locale. Si vous voulez que votre toit vert en fasse autant, il importe de comprendre son fonctionnement et de choisir un système et des plantes répondant aux objectifs suivants :
- Les toits verts peuvent réduire la consommation d’énergie pour le chauffage et la climatisation de votre maison et, par conséquent, diminuent vos émissions de gaz à effet de serre.
- Ils peuvent aussi servir d’habitat et de nourriture à des insectes, animaux et plantes indigènes. Pour maximiser l’impact de votre toit vert, choisissez des espèces indigènes ou même menacées.
- Les toits verts retiennent les eaux pluviales, ce qui réduit l’effet des fortes averses sur la flore locale et les habitats de la faune. Les vastes toits verts, comme les toitures végétales d’édifices commerciaux, peuvent même réduire les risques d’inondations locales lors de pluies abondantes.
- Cette absorption des eaux pluviales améliore aussi la qualité de l’eau environnante.
2. Peut-on recueillir l’eau de ruissellement d’un toit vert?
Un toit vert absorbe de 60 à 100 pour cent de l’eau de pluie qu’il reçoit, selon une étude de l’Université d’État du Michigan. Peut-on recueillir et utiliser cette eau?
« On peut la recueillir, mais elle ne sera pas potable, » explique M. Shaw. Il ajoute que cette eau peut servir à l’arrosage des plantes, mais jamais à la consommation humaine ou animale.
3. Peut-on installer des ruches sur un toit vert?
Oui, selon M. Shaw, car les abeilles ne nuisent pas à la toiture. Cependant, il précise que le poids de la ruche « ne doit pas excéder la limite de charge structurale ou de poids ».
Puisqu’on y ajoute des modules à mesure que la ruche grandit, son poids augmentera. Il faut donc connaître le poids maximal de la ruche et demander à un architecte ou un ingénieur en structure si une zone du toit peut supporter ce poids. Lorsqu’une ruche approche son poids maximal, on peut toujours la séparer en deux. De plus, si la pente du toit est très faible, on peut éviter la formation de flaques d’eau en déplaçant fréquemment la ruche afin de ne pas créer de creux sur le toit.
Si récolter votre propre miel vous intéresse, sachez qu’il est possible de le faire. Par exemple, le toit vert du Vancouver Convention Centre héberge quatre ruches d’abeilles européennes.
Veuillez noter que l’exploitation d’une ruche pourrait être réglementée dans votre secteur. Veuillez consulter la réglementation municipale ainsi que la législation fédérale et provinciale pour déterminer si vous avez le droit d’élever des abeilles sur votre toit vert.
4. Peut-on cultiver un potager sur un toit vert?
M. Shaw assure que beaucoup de gens cultivent un potager sur leur toit vert. Toutefois, il faut que le toit vert ait été conçu pour supporter le type de plante choisi. Il faut donc faire connaître vos intentions à votre architecte, votre ingénieur en structure et votre fournisseur de système de toiture verte. Pour faire pousser des plantes hautes ou volumineuses, il vous faudra un toit vert semi-intensif ou intensif.
5. Les toits verts sont-ils rentables?
« Non, car ils constituent un aménagement paysager, indique M. Shaw. Néanmoins, tout comme on accepte souvent de payer le prix d’un aménagement de la cour, on peut choisir d’assumer les coûts associés à l’aménagement d’un toit vert. »
M. Shaw précise qu’un toit vert entraîne plus de dépenses qu’un autre type de toiture, car il faut tenir compte de son entretien régulier. La plupart des propriétaires vont faire tailler leurs plantes, en plus d’arroser leur toit (et payer l’eau ainsi utilisée) et de remplacer les végétaux qui se fanent ou succombent à des parasites. La longue liste des dépenses potentielles est donc peu susceptible d’être compensée par vos économies en énergie.
« Le choix d’un toit vert répond davantage à des motivations écologiques et esthétiques, comparativement à une façon plus efficace et rentable de protéger votre maison de l’eau, » conclut-il.
Même si un toit vert peut coûter plus cher que les économies en énergie qu’il entraîne, le jeu peut en valoir la chandelle. Les toits verts sont considérés par plusieurs comme étant un ajout esthétique agréable à fréquenter ou à regarder, surtout lorsqu’on ne dispose pas d’une grande cour. De plus, un toit écologique peut aider à réguler la température de votre maison tout en améliorant la qualité de l’environnement dans votre voisinage.
Pour déterminer si les avantages d’un toit végétal peuvent surpasser les coûts d’entretien qui y sont associés, il faut d’abord connaître ce qu’implique l’entretien d’un tel toit. Nous avons interrogé M. Shaw à ce sujet.
Comment bien entretenir un toit vert
1. Quel degré d’entretien un toit vert exige-t-il?
« Un toit vert est un aménagement paysager. La différence est qu’il se trouve en hauteur plutôt qu’au sol. Comme pour le jardin, tout dépend des espèces végétales que vous y plantez, explique-t-il. Les soucis liés à l’entretien d’un toit vert sont les mêmes que ceux associés à tout autre aménagement paysager. »
Si vous êtes à l’aise avec l’idée de payer pour l’entretien d’un jardin ou d’une pelouse de la même taille, vous ne verrez sans doute pas d’inconvénient à investir la même énergie dans votre toit vert. Cependant, il est probable que vous ne puissiez pas l’entretenir vous-même, car vous ne disposez peut-être pas de l’équipement et de la formation nécessaires au travail sur un toit.
M. Shaw recommande donc d’évaluer ce que vous êtes prêt à investir en entretien avant de sélectionner vos plantes. Les mousses et les plantes grasses sont les moins exigeantes à cet égard, alors qu’un potager ou un jardin de fleurs ou d’arbres exige plus de travail.
2. À quelle fréquence doit-on arroser un toit vert?
« Tout dépend du type de plantes qui y poussent, répond M. Shaw. Certaines plantes fréquemment utilisées sur les toitures vertes, comme les orpins, résistent à la sécheresse et peuvent endurer de longues périodes sans arrosage. Au contraire, d’autres plantes comme les légumes et les fleurs exigent un arrosage régulier. »
Il en va de même lorsqu’il s’agit de tailler les plantes. Le gazon, par exemple, doit être tondu régulièrement alors que les mousses ne nécessitent d’être taillées qu’occasionnellement.
Un paysagiste professionnel saura vous indiquer quel entretien nécessiteront les espèces que vous choisissez pour votre toit. Il pourra aussi s’occuper de cet entretien pour vous. Assurez-vous toutefois de faire appel à un paysagiste qui connaît les toitures vertes et qui suivra les protocoles de sécurité appropriés.
3. Les organismes nuisibles affectent-ils les toits verts?
Tout comme n’importe quel aménagement paysager, un toit végétal peut être la proie d’organismes nuisibles. La pelouse peut être ravagée par les vers blancs, les potagers peuvent attirer des insectes et des oiseaux qui mangent vos légumes et même les plantes grasses sont sujettes à certains parasites. Si ce type de problème affecte votre toit, vous devrez consulter un paysagiste qui vous indiquera comment vous en débarrasser.
4. Comment protéger un toit vert pendant l’hiver?
M. Shaw suggère de planter des espèces qui sont adaptées au climat de votre région et qui n’ont pas besoin de préparation particulière.
« L’environnement où vous vivez déterminera le type de plante approprié. Si vous vivez là où il neige et que vos plantes ont besoin de protection contre la neige, vous n’avez pas choisi les bonnes espèces, ajoute-t-il. » Une espèce d’orpin que vous aimez pourrait ne pas supporter le gel. De même, des vivaces nordiques pourraient ne pas survivre dans les régions tempérées.
Quant au système de toiture verte lui-même, votre fournisseur vous indiquera s’il est nécessaire de le préparer pour l’hiver et si oui, comment le faire.
5. Comment restaurer un massif d’orpins sur un toit vert?
Il est toujours préférable de recourir à un spécialiste des toits verts ou à un paysagiste pour remplacer ou raviver les plantes sur votre toit. Il existe des centaines de variétés d’orpins, dont les besoins et les particularités varient. Cela dit, les orpins étant faciles à diviser et à replanter, votre paysagiste arrachera sans doute les plants flétris pour les remplacer par de nouveaux semis. Ou bien, si les végétaux de votre toit ont été plantés dans des bacs, votre fournisseur de toit vert pourra simplement remplacer un bac dont les plantes sont fanées.
6. Un toit vert a-t-il souvent besoin de réparations?
« Non, répond M. Shaw. Un toit ordinaire en asphalte est complètement exposé aux éléments alors que sur un toit vert, les matériaux de toiture ne sont pas exposés. Ceci élimine un problème important : l’usure de la membrane d’imperméabilisation.
Il faut toutefois savoir qu’un toit vert doit être muni d’un écran antiracine, ou alors la membrane d’imperméabilisation elle-même doit jouer ce rôle. »
Pour diminuer la probabilité de devoir réparer votre toit vert, choisissez un système d’un fournisseur réputé, qui semble bien conçu et qui comprend un écran antiracine. Il est également essentiel de choisir les bonnes espèces de plantes.
« Certaines espèces sont beaucoup plus envahissantes que d’autres, précise M. Shaw, car leurs racines peuvent transpercer les matériaux de toiture. Le bambou est l’exemple le plus connu, avec ses racines très intrusives. En fait, je ne connais aucun fournisseur de toitures vertes qui recommanderait d’utiliser du bambou. »
Vous n’êtes toujours pas certain de vouloir un toit écologique? M. Shaw donne un dernier conseil aux propriétaires qui envisagent cette possibilité :
« Soyez bien préparé et gardez à l’esprit que votre toit vert est un aménagement paysager qui aura besoin d’entretien, dit-il. Autrement, vous vous retrouverez avec beaucoup de plants fanés qui sècheront et tomberont. Vous ne pourrez alors pas atteindre les objectifs qui ont motivé votre choix. »
Consultez le blogue de IKO pour en apprendre davantage sur les toits verts. Si vous décidez qu’un toit vert ne vous convient pas, d’autres solutions de toiture peuvent produire un effet remarquable ou vous aider à diminuer vos frais de chauffage et de climatisation. Jetez un coup d’œil à notre grand choix de bardeaux ou renseignez-vous sur les toits frais.